Distraction.
«Manque d'attention, habituel ou passager, de l'esprit occupé à autre chose que ce qui lui est proposé»
«Ensemble de chose qui occupent agréablement l'esprit, délassent et recréent»
Il y a un bon moment que je pense à écrire au sujet de la distraction.
La facilité à laquelle l'être humain est distrait et se laisse distraire m'a toujours fascinée. Pourquoi, lorsque nous sommes occupés à une tâche, nous laissons-nous aller à nos pensées, ou délaissons-nous notre tâche pour faire autre chose?
Il semble que lorsque notre esprit est occupé à quelque pensée ou réflexion grave et importante, la tentation de la distraction et du loisir devient irrésistible.
C'est en quelque sorte une fuite de l'absolu et une soif de légèreté et de plaisir.
N'est-ce pas une tendance très répandue chez l'être humain? Nous laissons de côté nos devoirs et passons plutôt des heures à regarder des vidéos et flâner sur Facebook.
De la même façon, nous préférons nous divertir plutôt que de penser aux choses importantes de la vie, et de la mort.
Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser. - Blaise Pascal
Le divertissement est le meilleur régime contre le poids de l'existence - Franck DhumesCette tendance à la distraction et au divertissement comme «détournement» m'effraie. On ne peut sans cesse remettre à plus tard la pensée de l'avenir. Le sentiment d'avoir perdu son temps est un des plus terribles, sachant que notre temps est limité et qu'on ne peut le récupérer si l'on en fait mauvais usage.
C'est précisément pour cette raison que l'on doit fuir cette tendance à la distraction et au divertissement pour ce qui est des questions sur l'existence et la mort.
Mieux vaut aller dans une maison de deuil que d'aller dans une maison de festin; car c'est là la fin de tout homme, et celui qui vit prend la chose à coeur. - Ecclésiaste 7:2La jeunesse est particulièrement sensible à la distraction. Tant de choses s'offrent à nos yeux, à nos coeurs, à nos esprits. Nous sommes facilement distraits, facilement divertis, et c'est là ce que nous recherchons, bien souvent.
Blaise Pascal, qui, vous aurez deviné, est un de mes philosophes préférés, a dit que «la seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement et c'est pourtant la plus grande de nos misères».
La jeunesse est pourtant le moment idéal pour réfléchir et rechercher la vérité. Quoi de plus terrible que de se rendre compte, à la fin de nos jours, que notre vie n'avait aucun sens ou que nous n'avons pas vécu pour la vérité?
Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, livre ton cœur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux; mais sache que pour tout cela Dieu t’appellera en jugement.
Bannis de ton cœur le chagrin, et éloigne le mal de ton corps; car la jeunesse et l’aurore sont vanité. Mais souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais arrivent et que les années s’approchent où tu diras: Je n’y prends point de plaisir; avant que s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie, temps où les gardiens de la maison tremblent, où les hommes forts se courbent, où celles qui moulent s’arrêtent parce qu’elles sont diminuées, où ceux qui regardent par les fenêtres sont obscurcis, où les deux battants de la porte se ferment sur la rue quand s’abaisse le bruit de la meule, où l’on se lève au chant de l’oiseau, où s’affaiblissent toutes les filles du chant, où l’on redoute ce qui est élevé, où l’on a des terreurs en chemin, où l’amandier fleurit, où la sauterelle devient pesante, et où la câpre n’a plus d’effet, car l’homme s’en va vers sa demeure éternelle, et les pleureurs parcourent les rues; avant que le cordon d’argent se détache, que le vase d’or se brise, que le seau se rompe sur la source, et que la roue se casse sur la citerne; avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. - Ecclésiaste 12:1-9
Il est encore temps.
Great post Alex! It makes me really want to share my favorite quote on distraction, talking about George Orwell's dystopian future in 1984 vs. Aldous Huxley's in Brave New World:
ReplyDelete"What Orwell feared were those who would ban books. What Huxley feared was that there would be no reason to ban a book, for there would be no one who wanted to read one.
Orwell feared those who would deprive us of information. Huxley feared those who would give us so much that we would be reduced to passivity and egoism.
Orwell feared that the truth would be concealed from us. Huxley feared the truth would be drowned in a sea of irrelevance.
Orwell feared we would become a captive culture. Huxley feared we would become a trivial culture, preocuppied with some equivalent of the feelies, the orgy porgy, and the centrifugal bumblepuppy.
As Huxley remarked in Brave New World Revisited, the civil libertarians and rationalists who are ever on the alert to oppose tyranny 'failed to take into account man's almost infinite appetite for distractions.' In 1984, Huxley added, people are controlled by inflicting pain. In Brave New World, they are controlled by inflicting pleasure.
In short, Orwell feared what we hate will ruin us. Huxley feared that what we love will ruin us.
- Neil Postman